Le 30 novembre 2022, Jeannot quittera ses fonctions pour profiter de sa retraite amplement méritée. L’heure est donc venue de nous entretenir avec ce Corilian de la première génération : retour sur sa carrière, florilège d’anecdotes et précieux conseils pour la nouvelle génération, et celles à venir.
Courte biographie
- Nom : Jeannot Walcarius
- Âge : 64 ans
- Intitulé de poste : Customer Support Engineer
- Années de carrière : 32 années (Infosoft – Omegasoft – Corilus)
Jeannot, comment avez-vous atterri dans le secteur des logiciels ?
« En réalité, je voulais devenir comptable, mais on m’a dit qu’il y en avait déjà assez. J’ai donc entamé des études supérieures d’informatique.
C’était une autre époque : les ordinateurs disponibles avaient une mémoire de 32K et la saisie se faisait encore à l’aide de cartes perforées. Une carte perforée correspondait à une règle de programmation.
On nous enseignait encore le langage informatique élémentaire, à savoir le code machine. Ainsi que divers langages de programmation tels que Cobol, Fortran, Assembler et RPG. »
Une préparation idéale en vue de votre premier emploi ?
« J’ai décroché mon premier emploi auprès d’une société de logiciels. Je m’occupais des logiciels administratifs, essentiellement de comptabilité et de facturation, pour les entrepreneurs et les négociants en pétrole.
Il m’a fallu un petit temps d’adaptation après mes études, car cette entreprise travaillait avec un nouveau langage de programmation... que je n’avais évidemment pas appris à l’école. Et elle disposait de PC avec disquettes ! »
Et c’est ainsi que vous êtes devenu programmeur pour la vie ?
Pas vraiment... Mon premier employeur a fait faillite en 1988 et après quelques errances chez Prodata, entre autres, je me suis retrouvé chez Infosoft sur recommandation d’un ami. Le plus drôle dans tout cela, c’est que cet ami en question avait lui aussi travaillé chez mon premier employeur, qui avait fait faillite. Infosoft avait repris l’entreprise, avec le personnel encore en service. Bref, de belles retrouvailles !
L’idée était que j’assure l’installation d’un nouveau progiciel pour les magasins de prêt-à-porter, ainsi que la formation s’y rapportant. Mais lorsque j’ai pris mes fonctions, il n’était plus question de cela. J’ai dû travailler sur un progiciel de réservation d’hôtel.
Pour ce dernier, le concierge de nuit devait chaque fois procéder à une « clôture journalière » vers 3 heures du matin, ce qui ne se passait pas toujours sans encombre. Résultat : il m’arrivait d’être appelé en pleine nuit ou pire... de devoir prendre la voiture et me rendre sur place pour résoudre le problème. Mais comme le disait dit Johan Cruijff : « À chaque inconvénient son avantage. » Le temps de résoudre le problème, le petit-déjeuner était servi à l’hôtel. Je pouvais donc en profiter.
Comment avez-vous fini par rejoindre le précurseur de Corilus ?
Le fabricant de lunettes Buchmann, qui disposait d’un logiciel Dos (Bics) pour les opticiens, s’est adressé à Infosoft pour faire développer un logiciel Windows reposant sur une base de données Access.
Mon travail : assurer les formations et les installations en Belgique et aux Pays-Bas. J’étais souvent sur la route, dans une voiture remplie de matériel, mais ce métier me plaisait beaucoup. Entre-temps, le logiciel a évolué pour devenir WinBics.
Par la suite, Infosoft a été rachetée par Centric, une entreprise de logiciels pour les grandes PME. Mais les opticiens ne sont pas de grandes PME pour Centric, et c’est là que Marc Coucke entre en jeu : sa société Omegasoft rachète WinBics.
Les utilisateurs de WinBics devront malheureusement intégrer le logiciel d’Omegasoft, à savoir Optisoft, alors qu’il s’agit d’un logiciel DOS plus ancien. Résultat : à partir du 1er janvier 2004, j’ai troqué les 12 kilomètres quotidiens jusque Harelbeke contre 100 kilomètres de trajet à destination de Kruibeke. Mais cela ne m’a jamais posé problème.
De l’univers des opticiens à celui des dentistes... on peut parler d’un changement de poste ! Comment cela s’est-il produit ?
Je m’en souviens comme si c’était hier ! Nous sommes début 2005. Un vendredi soir, l’équipe Optical, dont Jan Tilleuil, est appelée à se rendre chez notre manager. On nous informe alors que les revenus provenant du groupe cible des opticiens ne suffisent pas à couvrir la totalité les coûts et que des économies s’imposent. Conséquence : l’équipe a pratiquement été réduite de moitié.
Mon collègue Jan a dû migrer dans l’équipe Baltes (le prédécesseur de CareConnect Dentist) et je me suis retrouvé avec l’équipe Optical. On se sentait tous les deux mal à l’aise. Jan était opticien de formation et connaissait le milieu de l’optique bien mieux que moi. Je l’ai appelé le samedi et nous avons convenu de retourner voir notre manager le lundi pour lui demander si nous pouvions échanger les postes. À notre grande surprise, cela ne posait aucun problème pour l’entreprise. C’est ainsi que je me suis retrouvé à travailler sur le programme Baltes.
Mais j’ai vite tiré ma révérence... J’avais reçu une brève formation sur un univers qui m’était inconnu, et un programme qui n’était pas encore au point. Les clients étaient tout sauf satisfaits et appelaient en masse. Ils se montraient désagréables à mon égard, et je ne pouvais pas toujours les aider. Mes collègues étaient eux aussi tellement débordés qu’ils n’avaient pas le temps de me donner un coup de main.
Avec du recul, ce fut une très bonne école et j’ai finalement gardé de bons contacts voire noué des amitiés avec certains dentistes qui, au début, me maudissaient.
Une carrière, c’est pour le meilleur et pour le pire. Quel est l’aspect le plus compliqué du métier de Customer Support Engineer ?
Devoir composer avec des choses sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir ! J’entends par-là les systèmes et les plates-formes avec lesquels nos logiciels sont liés (eHealth, les logiciels des mutualités, etc.). Si un problème survient à ce niveau, cela se répercute sur le fonctionnement de CareConnect Dentist. On ne peut personnellement rien y faire, mais on se coltine les reproches.
Heureusement, il y a plus de positif que de négatif ?
Absolument ! J’ai toujours entretenu de bons contacts avec les collègues et les clients. C’est un aspect auquel j’attache beaucoup d’importance, et qui va énormément me manquer.
Quels sont vos projets de retraite ?
J’ai demandé à ce que CareConnect Dentist soit installé chez moi et à ce qu’on me fournisse toutes les mises à jour. De cette façon, je pourrai encore épauler un peu les collègues au début. Il y a une bonne équipe en construction et je ne veux pas les laisser en plan. Bien sûr, je ne vais pas y passer mes journées, il y aura des limites.
Car, à part cela, je voudrais aussi m’impliquer davantage dans mes activités musicales avec la chorale de l’église et l’harmonie. Je voudrais aussi remettre mon potager en état, après l’avoir négligé pendant des années. Et surtout : passer du temps avec mes petits-enfants !
Vous avez bien raison, Jeannot ! Pour terminer : auriez-vous des conseils à donner aux Corilians qui débutent ?
Ce que j’ai retenu de ma carrière : il faut parfois mordre sur sa chique, apprendre à relativiser, ne pas baisser les bras trop vite et essayer de tirer des leçons de ses échecs. Et au final, tout ira bien !
Et n’oubliez pas non plus qu’en ces temps de pandémie, de crise... une entreprise stable comme Corilus veille sur votre avenir.
Merci pour vos conseils et votre contribution inestimable, Jeannot ! Vous allez définitivement nous manquer. Mais surtout : profitez pleinement de votre retraite bien méritée !
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Corilian à l'honneur13 oct. 2022 14:39:13
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